Peindre les paysages, une énergie durable
SE COVIDER, par Lidewij Edelkoort
Ce nouveau verbe qui signifie qu’on se vide la tête en confinement du Covid19 s’adapte particulièrement bien à l’œuvre sur papier de Katarina Axelsson. Pour tenir à un sens de la vie et profiter de la chance d’être artiste elle se balade avec son carton à dessin et traque à bout portant, partout, des paysages et des forets. Au fin fond de la Creuse, sur une île déserte en Suède, et les plages d’Yport. Des falaises et montagnes, des prés et des prairies et des arbres, toujours beaucoup d’arbres. Elle ne quitte plus ses joyaux, après tout ils sont des témoins de ses états d’âme, un journal intime en miniatures.
Elle fait des aquarelles bordéliques et sauvages, fauves et fantastiques. Elle les déchire, les arrache, elle les plie, elle les maltraite, toujours pour transposer au mieux la nature dans son caractère féroce et indomptable, ce qui caractérise aussi l’artiste. Ces miniatures à la fois tendres et sous haute tension nous racontent les hauts et les bas de l’année pandémique, vécue par beaucoup d’entre nous comme une époque délicieuse et douloureuse à part égale, un sentiment hybride troublant.
L’angoisse est maitrisée par la créativité et la réalisation des pâtisseries tandis que le sentiment de claustrophobie est combattu par la danse et la marche. L’humain se trouve des ressources inconnues et découvre une autre vie possible avec un rythme plus lent et plus proche de la nature, à la campagne, au bord de la mer.
En quelque sorte on rejoint l’artiste.
Les miniatures de Katarina sont des témoins de cette époque tourmentée et méritent une place dans notre vie, un bout de mur qui réclame à être réinventé.
Un petit mémoire d’une année capitale.
Yport,
01 05 21